L'Onu lance sa plus vaste opération de sécurisation au Sud-Kivu
CONGO (RDC) - 7 juillet 2005 - par AFP
La Mission de l'Onu en République démocratique du Congo (Monuc) a déployé jeudi un millier d'hommes dans les territoires de Walungu et Kabare, au Sud-Kivu (est), dans le cadre de sa "plus vaste opération" de sécurisation des populations en RDC.
Cette opération, baptisée "Iron fist" (poing de fer), est "la plus vaste opération de contrôle de zone jamais organisée par la Monuc en RDC", a annoncé la porte-parole de la Monuc à Bukavu (chef-lieu du Sud-Kivu), Sylvie Van Den Wildenberg.
Des Casques bleus pakistanais et guatémaltèques, ainsi que des militaires congolais, ont été déployés par routes avant d'effectuer des patrouilles à pied au nord de Walungu, à Nindja (territoire de Kabare), et aux abords du Mont Biega, dans la forêt dense du parc national de la Kahuzi-Biega, a-t-elle poursuivi.
Cette "vaste démonstration de force et de contrôle de zone" s'inscrit "dans la même logique" que l'opération héliportée "Falcon sweep" (plongeon du faucon) lancée lundi par la Monuc dans les mêmes territoires du Sud-Kivu, a-t-elle précisé.
Plus de 400 Casques bleus ont été mobilisés pour l'opération Falcon sweep, qui "vise à déloger les groupes armés qui sèment la terreur dans les territoires concernés", selon la Monuc.
Au cours de ces opérations, la Monuc a précisé que "les Casques bleus pourront faire usage de la force en cas de résistance des groupes armés rencontrés".
Depuis le lancement de ces opérations "essentiellement dissuasives", la Monuc a signalé des "contacts" mais "aucun accrochage" avec des groupes armés.
Ces opérations ponctuelles sont destinées à "préparer le déploiement permanent" des troupes de la Monuc "dans plusieurs territoires toujours occupés par les groupes de combattants hutus rwandais du nord et du sud-est de Bukavu", a précisé Mme Van Den Wildenberg.
Ces rebelles hutus rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), présents depuis 11 ans dans les forêts denses de l'est congolais, sont accusés par Kigali d'avoir activement participé au génocide rwandais de 1994, qui a fait plus de 800.000 morts selon l'Onu.
Profondément divisés et affaiblis par des désertions depuis deux ans, ces rebelles ne constituent plus une réelle menace pour le régime de Kigali mais maintiennent les populations congolaises dans un état de terreur quasi-permanent.
Les civils du Sud et du Nord-Kivu sont encore presque quotidiennement victimes de pillages, viols, enlèvements et parfois assassinats, perpétrés par plusieurs groupes armés, dont les FDLR, a rappelé la Monuc.
Dans le territoire de Walungu, l'Onu a ainsi recensé 177 exécutions sommaires et 320 viols entre juin 2004 et avril 2005.
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